Interview : Francisco Cunha

Interview : Francisco Cunha

AEON FC | En une phrase, qui est Francisco Cunha ?

Francisco Cunha | Comme on peut le voir sur mon prénom et mon nom de famille, je suis né au Portugal. Je suis venu en France à l'âge d’un an, où j’ai fait toute ma scolarité. D’ailleurs, je suis encore étudiant, j’ai 18 ans, je suis né en 2006. 

J’ai fait du foot au départ, mais j’ai compris que ce n’était pas pour moi. Je me suis alors tourné vers les sports de combat. J’ai commencé par le karaté shotokan, mais ça ne m’a pas trop plu, c’était trop du toucher. Ensuite, j’ai essayé le judo, et au départ je pensais que c’était juste des câlins, mais finalement ça m’a beaucoup plu. Ça m’aide d’ailleurs beaucoup aujourd’hui en MMA. Puis, je suis venu faire mes études à Pau, j’ai trouvé un club parfait, Empire MMA Pau, et maintenant je m’y régale.

Qu’est-ce qui t’a plu dans le MMA ?

Je pense que c’est le fait de pouvoir être libre, d’utiliser tout ce que j’avais appris dans mes anciens sports de combat, comme le karaté et le judo. J’aimais aussi le contact avec les poings et les pieds, donc c’est ce qui m’a naturellement amené au MMA. C’est complet.

En quoi le judo t’aide-t-il dans le MMA ?

Surtout pour les amenés au sol. Ça ne m’aide pas forcément pour le sol une fois qu’on y est, mais pour les projections, c’est très utile. Physiquement aussi, notamment pour le dos, le judo m’a beaucoup renforcé.

Quel accomplissement te rend le plus fier, et quel a été ton plus grand défi jusqu'ici ?

En MMA, j’ai eu deux combats : une victoire par étranglement, et une défaite par disqualification. J’ai fait une souplesse arrière, mon adversaire est mal retombé sur la nuque, et j’ai été disqualifié. Ça m’a perturbé, car j’aurais pu gagner. 

As-tu un surnom ? Et d’où vient-il ?

À la base, je me suis donné un surnom pour rigoler quand j’étais plus jeune. Aujourd’hui, tout le monde m’appelle comme ça : Isco. Je m’appelle Francisco, donc j’ai gardé le "isco", mais je l’ai modifié en "Ysquo" pour qu’on ne fasse pas trop le rapprochement avec le footballeur.

Tu l’as évoqué, mais parle-nous un peu plus de l’environnement dans lequel tu as grandi. En quoi cela t’a forgé en tant que combattant ?

J’ai eu une très bonne éducation et un mode de vie sain, grâce à mes parents. Ce côté dur à l’entraînement, cette volonté de ne rien lâcher, je pense que ça vient de mon père. Il m’a toujours poussé mentalement. C’est mon père, mais aussi mon meilleur ami. C’est lui qui m’a donné cette envie de m’entraîner et de me dépasser.

Parlons de ton prochain combat en octobre à l’AEON FC. Que représente cette organisation pour toi ?

Beaucoup de choses. Ce n’est pas rien. C’est la première édition de l’AEON FC et il y aura 12 combats, avec des pros, des amateurs, au Zénith de Pau. Ça va être un gros spectacle, surtout pour la région. Il faut savoir que c’est nouveau ici. À Pau, il n’y a jamais eu de gala MMA à ma connaissance. C’est donc un événement à suivre, surtout pour les gens du Sud-Ouest.

Penses-tu que le public palois va répondre présent et soutenir les combattants locaux comme toi ?

Oui, clairement. Comme ce genre d’événement n’arrive pas souvent ici, les gens vont être curieux et enthousiastes. Il y aura des combattants locaux, donc ça va les motiver à venir.

Qu’as-tu envie de prouver aux spectateurs le 25 octobre ? Et à toi-même ? 

Aux spectateurs, je n’ai rien à prouver. Ils sont là pour se divertir, pour voir du combat, et c’est normal. Moi aussi, j’aime ça. Mais ce que je veux, c’est engranger de l’expérience, voir ce que je dois améliorer avec mes coachs. Je ne suis pas là pour faire le show. Je donne tout, on voit ce qui fonctionne, et ensuite je retourne à l’entraînement. L’objectif en amateur, c’est d’apprendre.

Dans quel état d’esprit es-tu, à quelques mois du combat ?

Je me sens bien. Je suis toujours calme, toujours en paix. Mais quand il faut se réveiller, je suis là. Je m’entraîne beaucoup, on travaille sur tous les aspects avec mes coachs. Je pense au combat, mais pas de manière obsessionnelle. On prend le temps.

À quoi peut-on s’attendre de toi dans la cage en octobre ? As-tu un style particulier ?

Oui, notamment ma garde, qui m’apporte pas mal d’avantages. Je ne peux pas en dire trop pour ne pas trop dévoiler à l’adversaire, mais disons que ma garde et mon style peuvent surprendre. Je suis très mixte : je peux aller au sol facilement, rester debout, défendre…

Souhaites-tu adresser un message à ton futur adversaire ?

Pas spécialement. Les messages, il les recevra dans les coups qu’il recevra. Je vais quand même lui envoyer un message sur Instagram pour le remercier d’avoir accepté le combat. C’est important d’avoir un adversaire motivé.

Si tu devais décrire ton style de combat en trois mots ?

Abeille, rapide, imprévisible.

Quand tu te prépares pour un combat, c’est pour gagner ou pour impressionner ?

Je me prépare pour performer. Dire qu’on va gagner ou perdre, ce sont juste des mots. Personne ne sait ce qui va se passer. Si je pars avec l’idée de gagner à tout prix, j’ai peur de perdre. Alors que si je pars pour performer, ça me mène souvent à la victoire. Je me concentre sur l’exécution de ce qu’on a travaillé.

Pour toi, c’est quoi un vrai combattant ?

Un vrai combattant, c’est quelqu’un qui accepte un combat et va jusqu’au bout. Qui dépasse la pression des réseaux, des attentes, et qui se donne à fond dans la cage. Quand la porte se ferme, il se dit : "C’est le moment." Peu importe ce que les gens pensent.

Quel message veux-tu faire passer aux fans de MMA qui ne te connaissent pas encore ?

J’ai commencé dans un city, en proposant à mes potes d’acheter des équipements. Je viens de la campagne, du Gers. On s’entraînait à l’arrache avec des tutos YouTube. Et aujourd’hui, je suis là. Je ne pensais pas y arriver, mais avec les efforts, c’est venu. Aux fans, je dirais de ne pas juste regarder. Il faut pratiquer aussi. En pratiquant, on comprend mieux ce qu’on regarde.

 

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