
Interview : Helder Fernandes
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AEON FC | Pour commencer, peux-tu te présenter ?
Helder Fernandes | J'ai 32 ans. J'ai débuté le MMA il y a longtemps : mon premier combat pro remonte à 2015. J'ai combattu dans la plupart des organisations françaises de l'époque, certaines toujours actives, et aussi beaucoup à l'étranger. J'ai été champion des moins de 61 kilos à l’Hexagone MMA. J'ai laissé ma ceinture vacante récemment pour viser d'autres objectifs.
Je n'avais pas combattu depuis mai 2024, et mercredi dernier [le 21 mai, ndo] j'ai fait un combat en pieds-poings dans les règles du K1, remporté avec succès. C'était une manière pour moi de rester actif. Avant ça, je ne suis pas resté sans rien faire. J’en ai profité pour me perfectionner dans tous les aspects du MMA : anglaise, sol, pieds-poings. Ce combat avant les vacances faisait partie de ma préparation en vue d’intégrer une nouvelle organisation à la rentrée.
Qu'est-ce qui t'a motivé à devenir combattant de MMA ?
Au départ, ce n'était pas une vraie recherche ou un objectif. C'était plus de la curiosité. Et puis, en tant qu’homme, il y a une forme d’ego. C’est rassurant de savoir se défendre. Ce n’était pas un but clair, mais j’ai découvert ce sport, encore peu connu en France. Et moi, j’aime faire les choses différemment. J’ai choisi ce sport plutôt qu’un autre comme le foot. Et ça m’a permis d’évoluer, aussi bien personnellement que sportivement.
Qu'est-ce que ça fait de savoir que son corps est fort, de se sentir fort ?
Mentalement et psychologiquement, c’est un plus. Ça aide dans plein de domaines de la vie, personnel ou professionnel. On se fixe moins de limites, on veut aller plus loin, performer. Si on te propose un objectif à dix, tu vises quinze. C’est comme si t’avais de la nitro dans le coffre : tu sais que tu peux dépasser, aller au-delà, toujours chercher à être un cran au-dessus.
Quand tu rentres sur le ring ou dans la cage, qu’est-ce que tu veux imposer à ton adversaire ?
Un rythme soutenu. Je travaille beaucoup le mental, le psychologique. Beaucoup se concentrent sur le physique, la technique, mais pas assez sur le mental. Et quand tu n’as pas bossé cet aspect-là, tu peux te retrouver dépassé. Je veux rentrer dans la tête de l’adversaire, lui montrer qu’il a oublié de bosser certains aspects. Et je lui fais comprendre qu’il faudra y penser la prochaine fois.
Comment rentres-tu dans sa tête, concrètement ?
Par ma posture, ma présence. Même s’il me touche, je ne recule pas. Soit je contre, soit je réponds tout de suite. Je ne fuis pas le combat. Je vais encaisser, absorber les coups, mais je montre que je ne recule pas. Et ça joue sur l’adversaire. Moi aussi, ça m’est arrivé de faire face à un mec que je touche et qui ne bouge pas, ne montre rien. Ça fait douter.
Qu'as-tu de plus que les autres ? Qu’est-ce qui fait de toi un combattant spécial ?
Je n’ai rien de plus. Mais j’ai de l’expérience. J’ai commencé à une époque où il n’y avait rien : pas de préparateur, pas d’infrastructures. J’ai appris sur le tas. Aujourd’hui encore, j’ai plein de choses à travailler, mais j’ai évolué dans le dur. Et ça, ça m’a appris à ne rien négliger.
À propos d’AEON, une nouvelle organisation qui organise son premier gala en octobre : que veux-tu montrer au public ?
Je veux montrer que ce n’est pas parce qu’on ne parle pas de toi dans les médias que tu n’as pas de valeur. Ce n’est pas une question d’âge ou de hype. Si une organisation te fait confiance, si elle ne pense pas juste au profit mais à construire quelque chose, alors on peut faire du vrai spectacle. Et moi, je vais me dépasser, pas juste pour gagner aux points, mais pour tenter des finishes. C’est ça que je veux apporter dès le début.
Tu veux faire du finish : doit-on s’attendre à ce que tu fasses tout pour finir le 25 octobre ?
Je vais créer des opportunités. Je ne vais pas tout miser là-dessus au risque de me faire contrer. Mais une fois que je suis dans sa tête, je vais l’amener là où il est moins à l’aise, là où il s’exprime moins. Et c’est dans ces moments-là que je chercherai à finir : que ce soit par KO ou soumission.
C’est quoi ton type de finish préféré ?
Je n’en ai pas. Je suis un combattant d’instinct. Je crée des opportunités. Si j’ai l’énergie et que je sens que je peux finir, je le fais. Sinon, je tente. Le MMA, c’est des moments à saisir. Il ne faut pas se dire qu’on va lui mettre une raclée dès le départ, sinon ton cardio prend un coup. Il faut sentir le bon moment.
Si tu pouvais combattre une personne, passée ou actuelle, qui ce serait ?
J’aurais bien aimé refaire un combat contre Salahdine Parnasse. C’était mon premier combat pro en 2015. Je manquais d’expérience, même si j’avais gagné tous mes combats amateurs par finish. C’était lors d’un tournoi chez 100% Fight. J’ai perdu par soumission. Aujourd’hui, on s’entend bien, on se parle. Mais je suis lucide : il est loin devant moi, on n’est plus dans la même catégorie. Mais une revanche, quelques années en arrière, aurait été un plaisir.
Un petit mot pour le public d’AEON qui viendra te voir le 25 octobre ?
Le public français est exigeant. Il a ses préférences. Mais aujourd’hui, il faut être curieux. Il y a une nouvelle organisation qui arrive. Allez voir ce qu’ils proposent. Faites confiance à leur carte. Ça vous permettra de découvrir d’autres combattants, pas juste ceux que les médias vous imposent. Et nous, en retour, on vous donnera du spectacle.
Un dernier mot pour conclure ?
Je vous attends le 25 octobre pour AEON. Faites confiance à cette nouvelle ligue. Et croyez-moi, je vais vous offrir du spectacle, comme la "Máquina" sait le faire.