
Interview : Sékou Chérif
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AEON FC | La première question pour ceux qui ne te connaissent pas : peux-tu nous dire qui est Sékou Chérif en quelques mots ?
Sékou Chérif | Je m'appelle Chérif Sékou, je suis combattant de MMA. Je combats en amateur pour le moment.
Comment es-tu tombé dans le MMA ?
Au départ, je ne connaissais pas le MMA. Un jour je suis rentré chez moi, j’ai allumé la télé et j’ai vu des gens qui se battaient. Je me suis demandé quel était ce sport. Au fil du temps, je voyais encore et encore ces compétitions à la télé, ça m’a intrigué et motivé. J'ai cherché un club à Pau, trouvé un club [Arka Fight Club], appelé pour un cours d'essai et je m'y suis inscrit. Ça fait maintenant trois ans.
Quelle est ta plus grande fierté aujourd'hui dans le MMA ?
Je ne prétends pas être arrivé au sommet, mais je suis fier du chemin parcouru. Au début, j’avais dit au coach après une semaine d’entraînement que je voulais devenir champion. Il m’a répondu que beaucoup de jeunes disent ça et ne continuent pas. Quand j’ai gagné à Paris au 100% Fight, il m’a rappelé cette phrase.
As-tu un surnom dans la cage ?
Oui, on m'appelle « Le Guépard ». Dans notre famille et dans certaines régions [de Côte d’Ivoire], les personnes nommées Chérif sont perçues comme des leaders. Le surnom vient aussi d’un chef de guerre qu’on connaissait, Chérif Ousmane. J’aime l’idée de ce surnom.
Parle-nous d'où tu viens et comment ton environnement a façonné le combattant que tu es aujourd'hui.
Je suis né et j’ai grandi à Abidjan, à Yopougon, un quartier très pauvre. Là-bas, il faut être fort : soit tu te perds dans la rue, soit tu vas à l'école et tu te fais respecter. J’allais à l'école et je mettais des limites ; je n’ai jamais fréquenté le ghetto. Mon père était maître en karaté, il ne voulait pas au départ que je fasse du karaté parce qu’il trouvait ça violent, mais j’ai commencé à m’entraîner chez un autre maître sans qu'il le sache. Un jour il m’a surpris dans une bagarre de quartier, il a su que je faisais du karaté et il a fini par m’enseigner. J’ai aussi joué au football dans un grand club en Côte d'Ivoire. Tout cela m’a forgé : le respect, la discipline, et l’habitude du sport.
Ton père, qui enseignait le karaté, que dirait-il aujourd’hui s’il te voyait combattre en cage ?
Mon père n’aimait pas la violence, il était contre l’idée que je fasse du karaté au départ. Il est décédé, mais s’il était encore là, il aurait sans doute eu du mal au début à accepter que je rentre dans une cage. En revanche, s’il voyait l’évolution, le nom que je commence à me faire, il aurait été fier.
Que représente pour toi l’organisation AEON FC ?
C’est une belle opportunité. C’est le début d’une organisation, et le début compte. Vous mettez en avant les combattants et leurs parcours, ce qui aide à se faire connaître. Ça va aussi encourager les jeunes à venir pratiquer au lieu de traîner dans la rue. Pour nous, c’est un tremplin.
Que veux-tu prouver le 25 octobre, à toi-même et au public ?
Mon objectif est d’offrir du spectacle au public. Les gens paient leur place pour voir du combat, pas un match où l’on met un adversaire au sol et où tout s’arrête. Je veux rester debout, donner du spectacle et montrer que je ne suis pas au bout de mes capacités. Je veux prouver que je peux aller plus loin dans la vie, que je n’abandonne jamais. Dans la cage, je ne lâche rien : même si on me bat, je ne lâche pas. Ma philosophie est la victoire, donc il faut un adversaire deux fois plus courageux pour m’arrêter.
Dans quel état d’esprit es-tu à quelques mois du combat ? [interview réalisée en juillet 2025]
Positif. Je m’entraîne dur, je voyage pour des stages et je donne tout. Je prépare des nouveautés pour ce combat.
À quoi peut-on s’attendre de toi dans la cage, techniquement et stylistiquement ?
On peut s’attendre à du striking solide. Je compte beaucoup frapper. Si mon adversaire est lutteur, je l’empêcherai de dérouler son plan, mais mon objectif est de finir le combat debout.
As-tu un message pour ton adversaire ?
Tu as accepté ce combat, prépare-toi. Ne lâche pas. Je ne lâcherai pas non plus ; je suis venu pour tout prendre. Qu’il fasse beaucoup de cardio, sinon il va souffrir. J’espère qu'on offrira un bon spectacle sur trois rounds, mais je pense qu’il crachera du sang.
Quelle est ta définition d’un vrai combattant ?
Pour moi, un vrai combattant, c’est d’abord la discipline, l’entraînement et le respect de l’adversaire. C’est ce qui fait un combattant digne de ce nom.
Un message pour les fans qui ne te connaissent pas encore ?
Venez voir le 25 octobre au Zénith de Pau. Ceux qui ne me connaissent pas vont découvrir « le Guépard ». Ils ne regretteront pas, je leur promets du spectacle.
Pourquoi doit-on absolument voir ton combat plutôt qu’un autre ?
Parce que je pense être le meilleur combattant dans la catégorie des moins de 70 kg actuellement. Quel que soit l’adversaire, je me vois capable de le finir. Je n’ai jamais combattu chez moi, c’est une émotion particulière ; je veux offrir du beau spectacle et montrer de quoi je suis capable.