Interview : Younes Najid

Interview : Younes Najid

AEON FC | Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Younes Najid | Je m’appelle Younes Najid, j’approche de la quarantaine. J’ai commencé les arts martiaux à 7 ans avec le karaté, puis j’ai pratiqué 25 ans de taekwondo. À 15 ans, je me suis intéressé aux disciplines pieds-poings, et je suis arrivé au MMA assez tardivement, vers 27 ans. Depuis, je n’ai jamais arrêté.

Qu’est-ce qui t’a attiré vers le MMA, et pourquoi ne pas avoir commencé plus tôt ?

J’étais passionné de taekwondo. Mon rêve d’enfant était de participer aux Jeux Olympiques, et j’ai eu la chance de décrocher une médaille nationale. Mais, comme beaucoup, je me suis posé la question : “Qui est le plus fort ?” Le MMA est le sport le plus complet et le plus réaliste. Je voulais me challenger, aller au bout de la quête martiale. C’est ce qui m’a naturellement conduit vers cette discipline.

C’est donc la dimension complète du MMA qui t’a séduit ?

Exactement. J’étais convaincu que le pieds-poings était suffisant. Mais dans la vraie vie, mettre un KO avec un seul coup est rare, et dans la plupart des cas le combat finit au corps-à-corps. Si tu ne sais pas lutter ou travailler au sol, tes poings et tes pieds ne servent plus à rien.

Quelle est ta plus grande fierté dans ta carrière jusqu’ici, que ce soit en taekwondo ou en MMA ?

J’en ai deux. La première, c’est ma médaille nationale en taekwondo lors des championnats de France Élite, où le niveau était très relevé. La seconde, c’est d’avoir combattu au PFL, à Bercy, à Paris, et sur la même carte que mon frère.

Vous êtes une véritable fratrie de combattants. Comment ça se passe entre vous ?

Nous sommes quatre frères, tous fighters depuis l’enfance. Dès que l’un de nous à un combat, on s’entraîne ensemble. Avec mon frère, nous avons monté un studio d’entraînement à Paris, et tous les soirs on se retrouve. C’est une vraie stimulation qui nous tire vers le haut.

As-tu un surnom dans la cage ?

Oui, The Scientist, comme mon frère, Yanis. Je suis responsable d’une équipe d’ingénieurs dans le nucléaire, lui est responsable d’une équipe d’ingénieurs dans les domaines de la finance et des assurances. Ce surnom correspond bien à notre parcours : on est ingénieurs le jour, combattants le soir.

Parle-nous de ton enfance. À quel point ton environnement a forgé le combattant que tu es ?

J’ai grandi à Cannes, dans le quartier de La Bocca. Ma mère nous a inscrits très tôt aux sports de combat, car c’était un héritage de mon grand-père. Il lui a toujours dit : “tu mettras tes enfants aux sports de combat.” Chez nous, c’était simple : école, sport, école, sport. On n’avait pas le choix, le clan Najid était né pour combattre.

As-tu déjà voulu essayer un autre sport ?

Comme beaucoup, j’ai testé le football. J’aimais jouer à la récré et je me suis inscrit en club, mais après un match, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. Je suis un lion solitaire : j’aime la responsabilité individuelle, être seul face à l’adversaire.

Que représente pour toi le fait de combattre à l’AEON FC en octobre ?

C’est un nouveau challenge et une grande motivation. Quand une organisation démarre, tu veux mettre la barre très haut. Je suis heureux de la rejoindre et je sais qu’il y aura du sérieux et du professionnalisme.

Qu’aimerais-tu prouver le 25 octobre, à toi-même et au public ?

Mon objectif est de combattre avec sérénité. Quand tu arrives à reproduire en cage ce que tu fais à l’entraînement, ton challenge est réussi. Si je trouve cet état de sérénité, je sais que je vais cartonner. Et avec mon style issu du taekwondo, le spectacle sera au rendez-vous.

Dans quel état d’esprit es-tu à l’approche de l’événement ?

Je suis dans le meilleur état d’esprit possible. Trois mois [interview réalisée le 24 juillet, ndlo], c’est parfait pour une préparation optimale : perte de poids progressive, entraînement complet, affûtage physique. Ce n’est pas un combat pris à la dernière minute, tout est planifié. Ça reflète le sérieux de l’organisation.

Si tu pouvais adresser un message à ton adversaire, que lui dirais-tu ?

Je me prépare comme un lion, et j’espère affronter un tigre. Je ne veux pas combattre un loup, un renard ou un chien. Je ne veux pas d’un combat facile. Je cherche l’adversité, car c’est face à un adversaire dur que je peux donner le meilleur de moi-même.

Décris ton style de combat en trois mots.

Spectaculaire, agressif et technique.

Te prépares-tu seulement pour gagner, ou prends-tu aussi en compte la dimension spectacle ?

Pour moi, c’est indissociable. Le MMA est un sport de spectacle. Si je fais le show, la victoire viendra.

Quelle est ta définition d’un vrai combattant ?

C’est quelqu’un qui se challenge en permanence, physiquement et mentalement. Un homme d’effort, capable de se surpasser.

Quel message voudrais-tu faire passer aux fans de MMA qui ne te connaissent pas encore ?

Si vous voulez voir du spectacle, avec des techniques de jambes et un style aérien dans un sport souvent marqué par la lutte et le sol, je vous invite à regarder ce combat. Ça va être énorme.

Parmi tous les combats du 25 octobre, pourquoi le tien vaut-il particulièrement le coup d’être regardé ?

Parce que vous allez voir quelqu’un d’affûté, préparé avec une stratégie claire et un objectif précis : la finition.

Donc ton objectif est de finir ton adversaire ?

Pour savoir qui est le plus fort, ça ne peut pas être au bout de trois rounds de 5 minutes avec une décision des juges. Gagner aux points n’est pas suffisant. Le vrai côté martial, c’est la finition. Que ton adversaire dise “je ne peux plus combattre, j’arrête, t’es le meilleur”.

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